Glad Breizh, Le Patrimoine Breton, est une toute nouvelle revue dont le premier numéro est paru en janvier 2021. Son premier numéro (3 sont prévus cette année) consacre 4 pages au plus ancien calvaire de Bretagne, Le Calvaire de Notre-Dame de Tronoën (Saint-Jean Trolimon – 29) et plus largement à la manière dont les peintres se sont inspirés du patrimoine breton. A ce titre, la toile de Jacques Guiaud, conservée au musée des beaux-arts de Brest est l’une des images les plus connues et les plus reproduites de la peinture d’inspiration bretonne. C’est André Cariou, ancien directeur du musée des beaux-arts de Quimper et spécialiste de Paul Gaugin, qui signe cet article, que nous vous invitons à découvrir sur papier ! Le magazine est en vente au prix de 10€ chez votre marchand de journaux.
Jacques Guiaud et la Bretagne
Un long article d’André Cariou dans la monographie de Jacques Guiaud nous en dit plus sur les rapports de Jacques Guiaud avec la Bretagne. « Il se consacre assez tardivement à la Bretagne. Le premier thème breton apparaît en 1870. Le peintre est alors âgé de 60 ans. Jusque là, il nous apparaît comme un grand voyageur qui, outre le séjour niçois de 1847 à 1860, et sa prédilection pour l’Italie, parcourt chaque année la France et l’Europe. » C’est sans doute son amitié avec le peintre Camille Bernier qui lui vaut des séjours plus fréquents dans la région. Il est vrai également que la Bretagne est à la mode depuis les années 1830. « La plupart des peintres y viennent, attirés par mille sujets : mégalithes et passé celtique, petites villes médiévales et monuments, les pardons, où l’on peut admirer les riches costumes populaires, ou bien la vie animée des ports de pêche. »
Le Calvaire de Tronoën
Pour qui connaît les paysages de Guiaud, et leur exactitude et précision par rapport à la réalité, le Calvaire de Tronoën fait office d’exception. Car le Calvaire de Tronoën (que l’on peut voir ici) n’est en réalité ni au bord de la mer, ni perché sur des rochers comme il le peint. Alors pourquoi se situer soudain à contre-courant de la mode et des ses habitudes ? André Cariou nous donne ici quelques lignes d’explications : « Par le souffle romantique qu’il donne à cette vision, il se situe au-delà du pittoresque, tentant une synthèse entre le mysticisme de ce lieu, le mystère de ce monument et la foi originelle des Bretons qui vénéraient le sanctuaire sacré, comme leurs ancêtres des temps celtiques. Ainsi Jacques Guiaud nous donne sa propre vision de la Bretagne et contribue, malgré le faible nombre des œuvres, à en souligner l’originalité. »